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The crazy friar

28 avril 2019

Los Fatales Picardes

rivage



Les Fatal Picards sont hors du temps. Tantôt années 2000 ou 2010, tantôt années 1970 ou 1980. Tantôt ils critiquent Sarkozy, tantôt ils ressuscitent Lio et Bernard Lavilliers, que je ne connais que par eux. « Partenaire particulier » résonne avec des rythmes et des accents qui lui donnent une vie en-dehors des époques. Johnny, par eux, vivait déjà d’outre-tombe avant même d’être mort. 

Et il y a « Commandante ». Plein de gens sur la toile rassurent : « Alors à tous ceux qui se retrouvent ici sans connaître les Fatals Picards, je préviens tout de suite que la chanson ci-dessus n'a rien de "philosophique" ou de "message révolutionnaire", c'est avant tout une réponse à la chanson de Luke "Hasta Siempre", qui s'en moque au même titre que d’autres chansons du même style, en en faisant ici une caricature. » « Commandante » n’est pas une caricature. Ce sont les idéaux des années 1970 et 1980 dans notre contexte perdu des années 2000, 2010, 2020 : « Où aller ? Où aller ? Où aller ? Commandante ? Où aller ? Où aller ? Où aller ? Commandante ? J’irai devant, j’irai marcher. » Il n’y a plus de lieu où aller. L’utopie est définitivement nulle part. Alors on va. Alors on marche. Alors on chante en espagnol. Et il ne reste que la nostalgie du soleil qui n’est plus là : « Compañero, donde esta el sol ? » 

island Swiss Army Man

Les Fatal Picards chantent ceux qui ont été tellement de gauche qu’ils sont morts quand elle s’est suicidée. Ils chantent ceux qui ne peuvent faire que des pogos à la mémoire des années Bérurier Noir. Ils chantent les désillusions, parce que nous ne sommes plus au temps des lendemains qui chantent, mais des lendemains aphones, des lendemains étranglés. En ce sens, ils sont parfaitement de leur temps, de notre temps. 

Y compris dans leur colère malgré tout. Dans cette envie qui reste, à la fin de certaines de leurs chansons. Une envie d’avancer, la gueule ouverte mais, malgré tout, le poing levé. Dans le combat ordinaire. Ordinaire, parce que jamais il ne s’arrête, ni ne s’arrêtera. 

(Sont citées (dans le désordre) « Mon père était tellement de gauche », « Commandante », « Le combat ordinaire », « Banana Split », « Bernard Lavilliers », « Le jour de la mort de Johnny », « Partenaire particulier » et « Noir(s) ». Et aussi Landscape with a River and a Bay in the Background de Joseph M. W. Turner et Swiss Army man de Dan Kwan et Daniel Scheinert) 

(E tà tous ceux qui se retrouvent ici sans connaître les Fatals Picards… Allez les écouter, c’est tellement bien !)

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28 avril 2019

Qu'est-ce qui happen ici ?

No one knows (not even himself) where and when and why the friar became crazy

(nor if he is really a friar).

Ici sont ses paroles, criées dans les tempêtes ou murmurées quand le vent retombait. 

Et dire que ce sont les siennes est peut-être une erreur. 

Every word has less meaning than silence.

Mais au fond du silence gît et revit une autre parole.

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